Deux cantons situés au Togo demandent à être rattachés au Bénin !

C’est un acte qui symbolise le dépit des populations des cantons de Badin et de Kamina. Ces localités de la préfecture de l’Est-Mono au Togo ont hissé mardi le drapeau béninois. Les populations du milieu entendent mener des démarches auprès des autorités béninoises pour être dotées d’infrastructures de base telles qu’un lycée, un centre de santé, des pistes rurales et des ponceaux sur les rivières et le fleuve Mono.

 

 

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Le drapeau béninois a flotté en territoires togolais mardi, précisément dans les cantons de Badin et de Kamina. En colère, les populations du milieu préfèrent devenir béninoises.

 

Dans une déclaration lue par les jeunes du milieu et qui est devenu virale sur les réseaux sociaux, les tenants de cette action ont mis en cause les promesses non tenues du pouvoir togolais.

En effet, à Badin et à Kamina, il n’y a pas d’infrastructures routières dignes de ce nom. Les populations s’attendent à la construction d’au moins des pistes rurales pour en finir avec les sentiers actuels.

De plus, les deux cantons n’ont pas de chef. Le décret de nomination du chef canton de Kamina par exemple est attendu depuis 2010.

 

 

 

 

 

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« Aucun natif de la zone n’a pas eu la chance d’être promu inspecteur, proviseur, ambassadeur, directeur de cabinet ou ministre, pourtant la zone regorge de beaucoup de talents. UNIR a sacrifié notre siège au parlement lors des élections législatives de 2018 au profit d’un étranger (Gerry Taama du NET) qui n’a aucun lien anthropologique avec les populations de cette circonscription électorale », lit-on dans la déclaration.

 

 

Les deux cantons ont une panoplie de raisons

Par ailleurs, les habitants regrettent que leurs demandes d’aménagement des pistes rurales, de construction des ponts sont sans réponses. Une situation qui accentue l’enclavement total de la zone notamment « pendant les périodes de crues des fleuves, rivières et ruisseaux ».

Durant ces périodes, la zone ne fait que compter des décès dont « des femmes voulant donner vie par faute de voie praticables pouvant conduire à un centre de santé ». Badin et Kamina regrettent également le refus des autorités togolaises d’ériger un lycée à Kamina.

 

 

 

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Toutes ces choses alors que des milliers de tonnes de produits agricoles sortent de la zone chaque année.

« Au regard de tout ceci, la population des cantons de Badin et de Kamina ont décidé ce 14 septembre 2021 de proclamer solennellement notre rattachement à la République du Bénin, pays voisin où nos populations se tournent le plus souvent non seulement pour vendre leur récolte, mais aussi acquérir les biens de premières nécessités », indiquent les habitants de la zone.

Badin et Kamina annoncent des démarches auprès des autorités béninoises pour une prise en compte sérieuse de leurs préoccupations.