Alors que s’est ouvert le procès des assassins présumés de Thomas Sankara, « Jeune Afrique » vous propose de redécouvrir les destins tragiques de six présidents africains, assassinés dans l’exercice de leurs fonctions. Six hommes, arrivés au sommet de l’État dans des circonstances diverses, mais qui ont payé le pouvoir de leur vie.
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Ce qui les rassemble est bien plus important – et funeste – que ce qui les sépare. Qu’ils aient accédé au pouvoir par les armes (Samuel Doe au Liberia, Laurent-Désiré Kabila en RD Congo), par une dévolution « dynastique » du pouvoir (Mohamed Boudiaf en Algérie), à la faveur des indépendances (Sylvanus Olympio au Togo, François « Ngarta » Tombalbaye au Tchad) ou par des élections inédites, en bonne et due forme (Melchior Ndadaye au Burundi), ces présidents africains auront payé de leur vie leur accession à la plus haute marche du podium politique.
Chacun de ces destins contrariés aura marqué l’histoire du continent. Et chacun de ces assassinats politiques raconte, en creux, un pan de l’histoire du pays où ils ont été perpétrés. Les coups d’État meurtriers ne sont pas l’apanage de l’Afrique. Toutefois, comme JA l’écrivait en 2015, « en moyenne, depuis les indépendances, quelque six chefs d’État sont assassinés par décennie [sur le continent] ». Il faut bien nous contempler en ce miroir et nous interroger sur ce qu’il révèle.
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Par les armes et le sang
Cette série de récits, que JA publie à l’occasion de l’ouverture du procès ouvert contre les présumés meurtriers de Thomas Sankara, l’ex-président du Conseil national révolutionnaire du Burkina Faso, assassiné à Ouagadougou le 15 octobre 1987, ne saurait être exhaustive. Le Libyen Mouammar Kadhafi, par exemple, abattu il y a bientôt dix ans, fera l’objet d’un traitement distinct à l’occasion de la date anniversaire de sa mort. Et l’attentat contre le Rwandais Juvénal Habyarimana, dont l’avion a été abattu le 6 avril 1994, au-dessus de Kigali, a été évoqué dans de multiples articles de Jeune Afrique au cours des dernières années, tandis que son homologue burundais Melchior Ndadaye demeurait, lui, dans un « angle mort ».
Entre présidents à vie et présidents assassinés, à l’Afrique de tracer sa propre voie vers des alternances dont les règles sont inscrites dans le marbre de la Constitution et le consensus. Et non par les armes et le sang.
Avec Jeune Afrique