Fin des poursuites contre Agbéyomé ?

La guerre poste-électorale entre le pouvoir et le clan de la Dynamique ne laisse pas indifférent la classe politique de l’opposition.

Suite aux derniers évènements survenus ce jeudi 9 avril, le parti Alliance démocratique pour le développement Intégral (ADDI) est monté au crénaux dans un communiqué en date de vendredi 10 avril pour amener le gouvernement à la raison.

Pour le professeur Aimé Gogué et sa famille politique, l’abandon de toute idée de poursuite judiciaire contre le Dr Agbéyomé Messan Kodjo est un impératif.

Le parti ADDI pense que le gouvernement devra se concentrer plutôt sur la crise sanitaire actuelle dans le pays.

 

« Les autorités doivent se consacrer pleinement à la lutte contre le COVID-2019. Elles doivent par conséquent abandonner la politique politicienne ainsi que la persécution des opposants politiques » lit-on dans son communiqué.

Selon le parti vert, une prolongation de la pandémie augmente les risques de famine et de pénurie de produits alimentaires notamment.

« Les produits alimentaires risquent de devenir une arme que pourraient utiliser des pays. Dans ces conditions, si ce n’est pas encore fait, instruction devraitnêtre donnée à l’ANSAT de suspendre immédiatement la vente des produits qu’elle a dans ses magasins , d’évaluer les quantités des différentes céréales de sécurité disponibles ; de rechercher des sources d’approvisionnement possibles de céréales pour répondre à court terme à une demande excédentaire probable. Il est aussi capital de réfléchir très urgemment à la stratégie pour la production agricole au cours de cette saison culturale qui vient de commencer. Il faut trouver une réponse rapide à la nécessité des déplacements des ouvriers agricoles en raison de l’interdiction des voyages des personnes entre les préfectures et à la mise à disposition des intrants agricoles aux producteurs » peut-on lire dans son communiqué.

C’est là qu’on attend le pouvoir de Faure Gnassingbé, a dit le parti.

Le parti ADDI estime que peu de Togolais ont confiance à la gouvernance économique du régime en place et critiquent ouvertement les actes de corruption le plus souvent impunis. C’est pour cette raison que la mise en place d’un Comité de Gestion composé de personnalités jugées crédibles et d’un système de gestion transparente du fond mis en place pour le financement des mesures d’accompagnement pourrait améliorer les incitations à y contribuer.

« En tant que Togolais, nous ne devons pas nous permettre un échec dans la lutte contre le COVID-19. Un tel échec signifie une condamnation de tous les Togolais comme peuple. Il ne s’agira pas de rechercher les responsables d’un échec éventuel. La profondeur de la pandémie et l’ampleur des effets néfastes prévisibles appellent à une union sacrée de la population et à la mobilisation de tous les Togolais.pour garantir la victoire contre cette crise sanitaire sans précédent, nous devons œuvrer ensemble. Le Président de la République dans son discours du 1er avril a utilisé à plusieurs reprises le mot « ensemble » » le candidat du scrutin du 22 février.

Malheureusement, déplore ce parti d’opposition, dans la stratégie déclinée et mise en œuvre jusqu’à ce jour, ne pas clairement voir la manifestation de cette volonté de travailler ensemble.

Selon ADDI, pour réussir la lutte contre une crise aussi grave que la pandémie du COVID-19, une franche adhésion de la population aux actions de l’autorité publique est capitale. A cet effet, la nécessité du renforcement de l’unité nationale s’impose.

 

Or depuis, continu le communiqué, la proclamation par la Cour constitutionnelle des résultats de l’élection présidentielle est fortement contestés, la légitimité du pouvoir en place est fortement réduite.

ADDI appelle le gouvernement à laisser toute poursuite contre Agbeyomé Kodjo et à accorder plus de priorité à la lutte contre le Covid-19 qui est le véritable énemi du Togo à l’heure actuelle.

Le parti demande au gouvernement de plus mettre de moyen pour une riposte appropriée au Covid-19 et aussi œuvrer en priorité à l’apaisement du climat sociopolitique tendu par les conséquences de la crise post-électorale non encore résolue.