Six heures de coupure d’électricité au quotidien sur deux mois au moins. C’est l’expérience que la Côte d’Ivoire, vit actuellement. Si la note sera amère pour les entreprises, qu’elles soient grandes, moyennes ou de la taille de la boutique du petit vendeur de poisson du coin de la rue, la vie ne sera pas moins un enfer pour les ménages qui devront prendre de nouvelles habitudes, et se passer, durant une bonne partie de la journée des ventilateurs et autres climatiseurs pour les plus nantis.
L’eau fraîche pourrait aussi passer à la trappe, en cette période où elle est pourtant bien prisée, forte chaleur oblige. En réalité, tout le pays est impacté par ce manque de jus qui est dû, entre autres, aux caprices pluviométriques, donc au déficit hydrique dans les barrages hydro-électriques, à la trop forte consommation provoquée justement par la grande chaleur. A défaut d’être l’enfer sur terre, c’est une situation bien difficile, voire invivable pour les populations, aussi bien les unités industrielles que les particuliers.
Le groupe parlementaire PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire, opposition), lui, compte bien convier devant le parlement, par le biais du traditionnel jeu de «Question orale avec débat», le ministre ivoirien en charge de l’Énergie, pour s’expliquer sur ces coupures d’électricité.
«Face à l’ampleur des désagréments et des préjudices constatés, ont signifié les élus du parti, les Ivoiriens et les Ivoiriennes sont en droit d’attendre du gouvernement, non seulement des explications sur cet état de faits, mais surtout des réponses durables aux dysfonctionnements rencontrés par les services privés ou publics, en charge de la production et de la distribution d’énergie électrique». La tâche, si tout se passe dans les règles de l’art ne devrait pas être aisée pour le représentant de l’exécutif, car, sauf catastrophe naturelle, genre séisme de grande amplitude, les États africains, après plus de six décennies d’indépendance, ne devraient plus subir de pareilles horreurs sur des jours, voire des mois.
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Mais les Ivoiriens ne vivent pas le pire, car leurs voisins ghanéens seront confrontés à 12 heures de délestage, soit le double de la peine! La solidarité africaine étant légendaire, nombre de pays sous les tropiques se cherchent encore entre coupures sauvages d’électricité, délestages planifiés ou absence pure et simple de courant électrique et sont donc dans des cas similaires ou pire que la Côte d’Ivoire et le Ghana. Faut-il désespérer du continent noir dont les habitants se font brûler la tête et le dos par des rayons de soleil en feu? Comme à l’accoutumée, les Africains attendent-ils, que l’occident se mette définitivement à l’énergie solaire pour se l’approprier aussi, et envoyer des techniciens se former derrière l’océan, passer de gros contrats de maintenance et d’achats de pièces de rechange avec ces multinationales qui savent bien «graisser la patte» aux partenaires dociles?
Certes, les investissements en matière de solaire sont colossaux. Mais le souci étant commun à tous, il faudra trouver une solution d’ensemble au problème, d’où l’urgence d’une mutualisation des ressources s’impose, pour mettre en place des infrastructures régionales, à même de couvrir les besoins de plusieurs pays. La coopération sud-sud étant beaucoup appelée de nos jours, tous pourront aller à l’école du Maroc, avec son immense centrale solaire, la plus grande du monde, inaugurée en janvier 2016, avec ses 500 MW. Car, le royaume chérifien érige, progressivement, un projet grandiose et surtout salutaire, qui met à contribution, entre autres, l’éolien et le solaire, deux produits dont l’Afrique et son désert du Sahel peuvent se targuer comme richesses, au lieu de s’en plaindre comme aléas climatiques causant toujours des dommages.
Et que la lumière soit enfin en Afrique!
wakat séra