Visite à l’Élysée : les raisons cachées de la privatisation de la CEET

 

Depuis quelques mois, il est instillé  au sein l’opinion un projet de privatisation de la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET). Un projet qui, si effectivement il prend corps, sera le deuxième pour la nationale de l’énergie au Togo. Mais alors, cette fois dans quel contexte. Analyse !

 

 

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A l’origine

Nous sommes  au début des années 2000, feu Eyadema, face aux problèmes de gouvernance, opte pour la privatisation de la CEET qu’on passe sous le giron des groupes  GDF Suez et Elyo. 11 ans après l’État togolais dénonce le contrat et le résilie. La CEET retombe dans le giron national avec pour cahier aux techniciens nationaux d’assainir la gestion, moderniser et étendre le réseau.

Apres de bonnes performances alignées jusqu’en 2013 la nationale de l’énergie électrique retombe dans les résultats négatifs. S’arcboutant sur les lourdes charges induites par le « pay and take » du contrat Contour Global, les vieux démons rapaces profitent à coût de clientélisme politique, de guerre clanique et tribaliste pour plomber la gouvernance de la compagnie.

 

En 2016, la compagnie initie un contrat de performance avec l’État avec pour objectif de se donner les moyens de mobiliser les ressources nécessaire à l’exécution efficace de sa mission.  Dans la foulée, l’offre prépayée qui avait été malmenée par des esprits obstrues a été dynamisée dans l’optique immédiat de mieux maitriser l’exploitation et les recettes. Chemin faisant l’État initie le Programme national de développement  (PND) dont la CEET sera indiqué en être le moteur avec un objectif d’accès à l’énergie à 50% en 2020 et 100% en 2030. En 2020 les 50% ont été atteints. La CEET est passé de 300 000 à plus 500 000 abonnés en 4ans.

 

 

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Mais les charges induites par cet ambitieux objectif « accès » avaient alors commencé par essouffler la comptabilité de la compagnie. Il s’imposait alors de s’asseoir pour étudier les curseurs qu’il fallait alors bouger pour se redonner du souffle afin de tenir dans la lancée vers les 100% sans courber l’échine. Mais que nenni ! Au lieu de faire des analyses opérationnelles conséquentes, de restructuration et de remobilisation des ressources, on s’est plutôt livré à des guerres de personnes et de clans sur fond d’appétits antipatriotiques. Un consultant international confiera que des solutions ont été proposées et les compétences sont là pour leur déploiement. Mais on choisit aujourd’hui de prendre la piste de la privatisation ».

La résolution Contour Global

Le contrat  Contour Global se trouve aujourd’hui être l’un des jougs sur les épaules de la nationale d’énergie. Et c’est à juste titre qu’un des initiateurs de ce contrat se plaisait à parler ironiquement de contrat-béton conscient qu’ils ont tout verrouillé au point où toute volonté de résiliation fera perdre d’énormes plumes au pays. Conscient qu’il n’y avait point de meilleure solution à l’époque, «la mafia» avait réussi à faire avaler la pilule à feu Eyadema à sec.

Il est évident qu’en l’état actuel Contour Global est un mal nécessaire. La seule solution  et la plus rationnelle pour l’État togolais serait de sortir le chèque pour s’approprier cette centrale, confie un expert. « La facture serait d’environ 80 milliards, soit près du tiers de ce qu’on mobilise aujourd’hui pour une route, or nous parlons ici d’énergie premier moteur du développement », conclu notre source.

 

 

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Pour rappel, Lomé à dû verser  au final près de 50 milliards de francs soit près d’un an de chiffres d’affaires à Elyo dans la résiliation du contrat Togo électricité. Il se souvient qu’à l’époque que le concessionnaire avait argué qu’il allait défalquer des 50 milliards les salaires et autres charges qu’il devait payer. Ce qui s’est révélé totalement faux. Elyo pratiquait alors  la double comptabilité. Une autre supercherie légion dans ces exercices de privatisation.

Évaluation d’abord

Loin de se borner dans un raisonnement nationaliste, il s’impose une démarche rationnelle et plus conséquente avant d’aller se lier dans une privatisation. Selon un autre spécialiste de la question, «nos États africains ont souvent été perdants dans les privations dans le secteur énergétique  parce que les contrats ont été toujours signés en deçà des réelles valeurs des compagnies nationales».

Cela dit si on estime tant que la solution à la gouvernance CEET est la privatisation,   la démarche légitime en phase avec la modernité est de procéder à une évaluation du réel total actif de la compagnie avant de la livrer à l’étranger. Pour une société qu’on déclare à 600 millions de capital mais dont le total actif se révèle selon des experts à environ 100 milliards, il faut appuyer sur le frein, refaire le checkup up nécessaire avant de prendre la route de la privatisation.

 

 

L’enjeu politique

Il est évident dans le contexte actuel que la privatisation ne fera gagner aucune popularité au chef de l’État. Mais au contraire. Et quoique ce soit le giron français qui soit visé l’opération ne garantit rien de mieux pour le président togolais auprès de l’Elysée. Pour preuve, Togocom qu’on a mis dans l’escarcelle de la France n’a pas réussi à éclipser le problème Boloré. C’est dire que le fils d’Eyadema à tout à s’affaiblir dans la privatisation de la CEET et il doit donc s’appliquer au mieux à trouver des panacées en local.

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Qu’à cela ne tienne, si le projet de privatisation est scellé, il est à se demander alors qui dirige les négociations ?  Ont-ils les compétences et surtout les éléments nécessaires pour mener à bien les négociations et dans l’intérêt du Togo ?

A suivre…

 

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