«La politique c’est le monde de l’imposture. Ils sont dans leur grande majorité des voleurs d’espoirs de pauvres» (Olivier de Kersauson)
La situation de la vie sociale au Togo n’est pas très reluisante. Cela naturellement se ressent sur les conditions de vie des populations dont la grande majorité vit sous le seuil de pauvreté. Le salaire de base et les pensions de retraite restent les plus faibles en Afrique de l’Ouest. Plus grave, depuis plusieurs années déjà, l’indeminité de départ à la retraite a été gélée. Il y a trois ans, Faure Gnassingbé avait pourtant annoncé avoir instruit son gouvernement aux fins de prendre en compte les préoccupations visant à améliorer le pouvoir d’achat des Togolais à travers une revalorisation de la valeur indiciaire. Il avait aussi laissé entendre que des études actuarielles avaient été engagées pour la reprise, en janvier 2020, de l’allocation de départ à la retraite. Des engagements auxquels il s’est subtilement soustrait. Comme quoi, des promesses n’engagent que ceux qui y croient.
En revanche, les coûts des services de télécommunications, de l’électricité, de l’eau, etc. sont les plus chers de l’espace communautaire. Idem pour les droits d’accise, les droits de douanes et les taxes à l’importation qui sont extrêmement élevés. A cela viennent se greffer des taxes tous azimuts et les augmentations constantes des prix des produits pétroliers dans un contexte de crise économique et de vie chère où on assiste à la flambée vertigineuse des prix des denrées alimentaires.
La Constitution dispose que le Togo est un État de droit social. Mais les soins de santé ne sont pas accessibles à la majorité des bourses. Le droit à l’assurance maladie n’est pour l’instant garanti qu’aux fonctionnaires et aux retraités. La loi portant protection sociale généralisée -l’assurance maladie universelle – adoptée il y a sept (07) mois, dort toujours dans les tiroirs du gouvernement. Pour sa mise en œuvre, le pouvoir se dépêche très lentement. Officiellement, on parle d’« une démarche progressive et collaborative dans un esprit de cohésion et clarté ». Personne ne peut prédire quand est-ce qu’elle sera effective, le régime ayant de tout temps montré que le bien-être des citoyens n’est pas sa préoccupation.
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Abandonnés à leur sort, les Togolais vont continuer à souffrir. D’autant plus qu’en 17 ans de règne, Faure Gnassingbé n’a malheureusement pas été en mesure de construire un seul hôpital digne de ce nom au profit des Togolais. Les structures de santé existantes manquent cruellement d’équipements. L’hôpital de référence Saint Pérégrin, rebaptisé ironiquement « hôpital Saint Glin-glin », financé à hauteur de 17 milliards par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dont les travaux ont été lancés en 2019 pour s’achever en 12 mois, n’est pas toujours livré.
Et comme les autorités togolaises aiment faire des comparaisons, au Bénin, Patrice Talon qui est juste à son deuxième mandat, a lancé un projet d’envergure, la construction de l’hôpital de référence d’Abomey-Calavi. D’un coût de 116 milliards de FCFA, cet hôpital de pointe est le plus complet de la région ouest-africaine. Un projet d’envergure qui prend en compte la formation du personnel mais aussi offre un ensemble de services de pointe et fera du Bénin le hub en matière de soins de santé de qualité avec des équipements de dernière génération.
Ce programme ambitieux de développement et d’investissement fait partie de 45 projets phares initiés par Patrice Talon dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture, des infrastructures, du numérique, de l’électricité, du cadre de vie, de la cité internationale de l’innovation et du savoir, de l’eau potable et de la protection sociale, visant un relèvement du taux d’investissement à 34% du PIB.
Pendant ce temps, au Togo, on est toujours dans la gouvernance de prestidigitation.
Avec Liberté