Implantée dans le canton de Kparatao (région centrale), l’usine d’huilerie de Yelivo fait face à de nombreuses difficultés qui retardent l’atteinte des objectifs fixés en termes de débouchés aux producteurs de soja et d’arachide de la région.
Il s’agit entre autres de l’absence de financement pour assurer l’achat de la matière première nécessaire en vue de produire en plein régime ; l’absence des pièces de rechange pour faire face aux éventuelles pannes techniques.
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L’usine a également besoin du financement complémentaire pour mettre en place un mini laboratoire, un atelier mécanique, un groupe électrogène, une infirmerie, les dortoirs etc.
Pour faire redémarrer rien que la production de l’huile, les responsables signalent un besoin financier de 330 millions F.CFA pour l’achat des matières premières.
« C’est la période d’abondance de la matière première et l’idéal serait qu’on ait des ressources pour les achats. Attendre jusqu’en février et mars, la matière première deviendra encore plus chère », analyse Richard Gnazou, actuel gérant de l’usine.
L’huilerie avait dès le démarrage bénéficié des subventions qui permettaient d’acheter en moyenne une quantité de 75 tonnes de soja contre un besoin de 1572 tonnes.
« Tourner 75 tonnes toute une année, c’est rouler à perte. Non seulement, nous n’avons aucune rentabilité, on était obligé de mettre les machines à l’arrêt alors que ces derniers sont conçus pour tourner tous les jours », ajoute M. Gnazou, déterminé à relancer la production.
L’Etat, majoritaire dans le capital
En début d’année, un appel à manifestation avait été lancé par le gouvernement recherchant tout investisseur capable d’injecter cent millions de liquidités dans le capital de l’usine.
Au total, trois (3) candidatures avaient été enregistrées mais l’avènement de la pandémie virale du coronavirus a mis à rude épreuve l’avancement du processus d’ouverture du capital.
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Finalement, à défaut d’un investisseur privé, l’usine est basculée dans le giron de l’Etat qui devrait apporter la majeure partie des ressources pour son fonctionnement.
« Pour faciliter la création de la richesse autour et une bonne gestion, une part de 25% a été cédé aux producteurs qui livrent le soja à l’usine et 15% aux Esops au cas où les producteurs n’arrivaient pas à satisfaire la demande voulue. L’Etat est majoritaire avec 60% des parts », expliquent les sources proches du dossier.
« Safia » ou l’espoir d’une relance
Malgré ses nombreuses difficultés, l’espoir d’une relance de la production est possible. L’huile raffinée de soja de cette usine sur le marché est connue sous le label « Safia » au prix de 1350 F.CFA le litre.
« Actuellement le marché est favorable car l’huile est très appréciée par les consommateurs. Il y a même une forte demande de tourteau. Il nous faut juste passer à une production en masse et pour revoir légèrement le prix du litre d’huile en baisse et cela permettra à toute la population d’être bien servi », soulignent les premiers responsables.
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L’huilerie de Yélivo devrait transformer une quantité de 12 tonnes de soja graines par jour, mais ne transforme que difficilement 2,5 tonnes/jour.
L’Etat et ses partenaires privés sont très attendus pour donner du sourire aux producteurs de la région qui continuent par croire au potentiel de cette usine.
L’objectif initial est toujours d’actualité. Il s’agit pour cette unité de créer des débouchés aux producteurs de soja et d’arachide de toutes les régions du Togo en général et ceux de la région Centrale en particulier, puis créer de la valeur ajoutée et des emplois dans le milieu.