Produits à grossir seins, fesses et sexes: ces risques ignorés par la jeunesse!

 

 

C’est une nouvelle forme d’entrepreneuriat qui émerge au sein de la jeunesse féminine. Le e-commerce au service des produits de beauté tout azimut. Élèves, étudiantes et autres débrouillardes rivalisent d’ardeurs avec les esthéticiennes professionnelles dans la commercialisation des produits de beauté et surtout, dans l’entretien du corps et de l’intimité féminine. Une révolution entrepreneuriale certes, mais aux allures d’un couteau à double tranchant.

Immersion dans un commerce florissant

En vogue depuis quelques temps déjà, le phénomène occupe majoritairement de jeunes filles à Lomé. Le e-commerce au service des produits de beauté. Un moyen par lequel celles-ci, sans salon de beauté, encore moins boutique, exposent sur les réseaux sociaux, plusieurs gamme de produits esthétiques. Des lingeries aux produits de make up en passant par crèmes, gélules et autres pommades dédiées à l’intimité féminine, tout y est.

 

Parole à certains acteurs

A l’appel en faveur de la culture entrepreneuriale au sein de la jeunesse, répondent favorablement ces filles, sans formalité aucune. «Depuis qu’une amie m’a conseillé ce commerce, j’avoue que je m’en sors plutôt bien. Je deviens beaucoup plus indépendante financièrement et je m’épanouis un peu plus», témoigne Martine, 23 ans, assistante de direction en quête d’un emploi.

 

 

Tout comme Martine, plusieurs sont les jeunes filles qui s’inscrivent dans ce type d’entrepreneuriat qui émerge. Tant la thématique touchant l’intimité attire convoitise, tant le marché semble vaste et florissant. «J’ai plusieurs amies que j’ai rassemblé sur une plateforme de discussion WhatsApp dédiée au commerce. Là j’expose les produits, et chacune d’elle manifeste son intérêt selon son désir», indique Germaine, 21 ans, une autre fille qui commercialise des produits cosmétiques.

 

 

La convoitise

De tous les produits mis en vente, il en ressort que ceux ayant plus d’audience sont les produits aphrodisiaques ou encore, ceux destinés à grossir les seins, les fesses, à aplatir le ventre ou à faire pousser la hanche. « Guidées par les besoins du terrain, beaucoup de filles s’intéressent à ces produits», nous confie, souriante, Abla, 25 ans, une autre qui excelle dans ce commerce. Et de nous diriger, ensuite, à notre demande, vers trois de ses fidèles clientes. D’abord, Jeannette, étudiante, 24 ans, témoigne : «J’ai jusque-là de petits seins. Et je sens que mon petit ami ne l’apprécie vraiment pas, sans pour autant me le dire. Et quand j’ai eu vent de ce produit qui fait grossir les seins, je n’ai pas hésité. Il a fallu juste deux semaines et les résultats sont au-delà de mes attentes». «Je n’ai pas de fesses bien sorties. Ce qui fait que certaines tenues à la tendance ne me vont pas bien. Mais des suppositoires qui me sont recommandés, m’ont permis, juste deux mois après, de corriger ce que j’estime être anomal», renchéri, ensuite, Diane 27 ans. «Que dire? Sinon, c’est un truc de ouf ! En quelques jours seulement, j’ai poussé de hanche. Ce dont je rêvais depuis», ajoute, enfin, Kayi, 19 ans, élève.

Comme on peut le constater, cette nouvelle forme de vente de produits cosmétiques et autres produits de beauté, mettent actuellement en rude concurrence, ces jeunes filles débrouillardes, les coiffeuses et esthéticiennes qui, jusque-là, détiennent le monopole de ce marché. Une sorte d’émulation qui, à priori, rompt avec l’oisiveté et le gain facile. Mais seulement voilà !

 

 

Sans expertise et risque de pathologies

Si l’approche choisie est innovante, il se trouve, par contre, que ces produits, plus orientés vers la stimulation de l’orgasme, la métamorphose du sexe, le grossissement des fesses et seins, ou encore la provocation de la rondeur chez les filles, s’administrent sans référence, ordonnance ou avis médical.

En effet, généralement ambulantes, ces jeunes filles sans expertise aucune dans la médecine aussi bien moderne que traditionnelle, encore moins dans l’esthétique, s’adonnent à la vente de ces produits dont nul ne sait l’origine, encore moins la posologie de ces produits. Très souvent décrits comme des produits naturels et bio, ces produits vraisemblablement chimiques qui inondent le marché togolais et se vendent à la sauvette, ne renseignent ni sur leurs maisons de fabrication ou encore sur les précautions à prendre. Mais aussi et surtout, aucun détail ne renseigne sur les grossistes qui importent ces produits et les détaillent ensuite sur le marché national.

 

Et si l’on faisait le ménage?

Dès lors, ce type de commerce représente, de ce fait, une véritable menace pour la santé publique. En ce sens qu’ils sont commercialisés par des acteurs qui ne s’y connaissent pas. Et partant de là, ils exposent les utilisateurs à des risques d’intoxication et de déformation physique du fait des substances chimiques, toxiques et cancérigènes que pourraient contenir ces différents produits.

 

D’où aujourd’hui toute l’urgence pour l’autorité de vite faire le ménage au sein de ces acteurs qu’il convient d’appeler des «médecins autodidactes». Plutôt que de s’évertuer à étouffer les belles initiatives comme l’application Yô Dokita qui, par contre, promeuvent la télé médicine et apportent de la plus-value à la santé publique, le ministère de la Santé et l’ordre national des médecins du Togo doivent décourager, si ce n’est réprimer au même titre que les médicaments de rue, ce commerce illicite qui exposent la vie de millions de jeunes filles inconscientes, aliénées et obnubilées par la tendance et la mode.

 

Source : Fraternité No.363 du 29 juillet 2020 [ fraternitenews.info ]