En poste depuis le 5 juin 2015, le premier ministre Sélom Klassou aura marqué l’histoire par sa longévité à la primature. L’homme qui va incessamment rendre le tablier a fait preuve d’une collaboration agissante dans la mise en œuvre de la vision du chef de l’Etat pour le Togo.
Tour à tour, sous l’égide de Faure Gnassingbé, il a soldé le contentieux électoral de 2015 fait de revendications en cascade de la victoire au scrutin présidentiel par une opposition ayant perdu ses repères.
Il a brillamment poursuivi la politique des grands travaux avant la tenue des législatives de décembre 2018. Les réformes politiques ayant débouché sur le scrutin présidentiel du 22 février 2020 sont également à l’actif de ce chef de gouvernement qui a également assuré le service après-vente du Plan National de Développement (PND) avant de se débattre dans les méandres du coronavirus qui, depuis plus de 3 mois déjà, prend toute la planète en otage.
Ce premier ministre qui n’a pas su rassembler la classe politique autour d’un idéal de développement, conserve les réflexes du militant convaincu du parti au pouvoir qu’il est demeuré depuis les bancs d’université à Lomé comme en France Sur le plan économique, les performances réalisées par le Togo au cours des 5 dernières années sont notables.
Entre autres, le programme dernier classement 2020 de la Banque mondiale sur le Doing Business, dans lequel le Togo a gagné 40 places devenant ainsi le 3è pays le plus réformateur au monde et le 1er en Afrique. Les indicateurs macroéconomiques sont au vert, l’amélioration du climat des affaires qui rend le Togo très attrayant et attractif et la nette progression du taux de croissance.
La réduction du taux d’endettement du Togo qui ploie aujourd’hui sous la barre de 70% du PIB conformément aux critères de convergence de l’UEMOA fait également partie des prouesses qu’il a réalisées sous l’égide du Chef de l’Etat.
Idem pour la promotion du PND à travers le pays et auprès des acteurs économiques. Aujourd’hui le gouvernement dirigé par Sélom Klassou poursuit l’assainissement des finances publiques, et la transformation structurelle de l’économie nationale pour une croissance partagée.
Sur le plan social, conformément au mandat social décrété par le Président de la République, le Gouvernement a mis en place des programmes dynamiques et autres mécanismes et infrastructures sociales de base pour soulager les populations.
Le secteur de l’éducation marqué par l’ouverture des cantines scolaire dans le primaire des zones les plus vulnérables et du programme School Assur et la santé assujettie à une nouvelle forme de gestion, sont en plein essor. A la faveur du dialogue fructueux initié par le gouvernement et la satisfaction des doléances des travailleurs le spectre des grèves qui paralysaient la fonction publique est à ce jour repoussé.
Ce succès réalisé pendant les 5 dernières années, le Togo le doit à la détermination du gouvernement à traduire dans les faits la politique de paix et de développement initiée par le Chef de l’Etat.
Sur le plan politique, le Togo a depuis 2015, tenu trois scrutins jugés acceptables du point de vue transparence, équité et apaisement. Certes ils ont donné lieu à des contestations et autres incidents sans incidence négatives sur la vérité des urnes.
C’est le cas notamment, des législatives du 20 décembre 2018 sous la coupole de la CEDEAO qui a joué au facilitateur dans le dialogue inter togolais consécutif au soulèvement du 19 août 2017.
S’en étaient suivies les municipales en juin et août 2019 qui ont doté le Togo d’une cartographie décentralisé à laquelle les Togolais appelaient de tous leurs vœux depuis plus de 30 ans et la présidentielle du 22 février 2020.
Des élections qui ont redessiné la carte politique du pays. Grâce aux législatives de décembre 2018, le Gouvernement Klassou II, a relancé le processus de décentralisation du pays avec l’élection des conseillers municipaux et maires ainsi que leurs adjoints mettant ainsi fin, au régime de délégations spéciales.
L’un des grands succès de Sélom Klassou s’inscrit dans la manière efficace dont son gouvernement était venu à bout du soulèvement du 19 août 2017, dirigé par le Parti National Panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam qui, après avoir mis une partie du pays à feu et à sang, se la coule douce, aujourd’hui en toute impunité dans un exil doré, quelque part, dans la sous-région ouest africaine.
Les réformes opérées sous le Premier Ministre Selom Klassou sont d’ordre constitutionnel et institutionnel. Elles portent sur la modification de plusieurs articles de la Constitution touchant notamment, au mode de scrutin et à la limitation du nombre de mandats.
Aux termes de cette modification, le mode de scrutin est passé à deux tours pour l’élection du Président de la République, et son mandat est limité désormais à deux.
Pour ce qui est des réformes institutionnelles, essentiellement, elles concernent la Cour Constitutionnelle, la CNDH, le Conseil économique et social, la HAPLUCIA, etc.
Comme nous l’écrivions tantôt, le premier ministre Sélom Klassou n’a pas su rassembler l’ensemble des leaders politiques autour de l’idéal du développement tant espéré par les Togolais.
Ayant bouclé un quinquennat entier, le PM Klassou aurait dû œuvrer à canaliser les forces politiques et sociales du pays.Malheureusement, il est resté le militant convaincu de tous les temps.
Aujourd’hui les clans politiques qui prennent part au débat national, éprouvent d’énormes difficultés à mettre de côté les intérêts partisans au profit de l’intérêt national.
Conséquence : au Togo, la majorité et l’opposition continuent de se regarder en chiens de faïence, incapables de fédérer spontanément leurs énergies en vue d’un développement harmonieux du pays.
Chronique de la semaine