« Un gouvernement devient injuste quand le bien commun de la multitude, est méprisé au profit du bien privé du gouvernant » (Saint Thomas d’Aquin)
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Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine qui a aggravé les problèmes économiques causés par la pandémie du coronavirus, le régime togolais ne fait que multiplier les impôts et taxes et augmenter substantiellement les prix des produits pétroliers, rajoutant ainsi à la vie chère et aux souffrances des populations. En cinq semaines, les prix du carburant ont été revus à la hausse à deux reprises. En juin 2021, en pleine crise sanitaire, le gouvernement avait également procédé à la hausse des prix à la pompe.
Parallèlement, le gouvernement multiplie des péages sur les routes. Sur la Nationale N°1 distante d’à peine 650 km, un 5ème péage vient d’être mis en service à l’entrée de Mango. Les autres axes routiers annexes ne sont pas en reste. Il y a un peu plus d’un an, de nouvelles tarifications ont été instituées au niveau des péages. De fait, les Togolais sont asphyxiés, étouffés. Les rares « mesurettes » décidées par le gouvernement sont noyées dans le flot des taxes et la hausse des prix des produits pétroliers.
Au Bénin voisin, pour juguler l’inflation galopante, le gouvernement de Patrice Talon a non seulement subventionné les produits de première nécessité mais il a aussi revalorisé le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 30%, passant de 40 000 à 52 000 FCFA. Le gouvernement est également en discussions avec les partenaires sociaux pour une revalorisation des salaires.
Mais au Togo, depuis plusieurs années, le SMIG reste dérisoirement figé à 35.000 FCFA. Pire, sa revalorisation et celle des salaires ne sont pas à l’ordre du jour. Le gouvernement, par le biais du ministre de la Fonction publique, a laissé croire qu’un SMIG trop élevé serait un frein à l’investissement et à la création d’emplois, alors que c’est l’un des plus clochardiques dans la région ouest-africaine. « L’assurance maladie universelle constitue déjà une charge supplémentaire pour les entreprises. Donc il faut éviter d’alourdir les choses et de rendre l’investissement et la création d’emplois prohibitifs. Si les salaires de base sont trop élevés, cela peut constituer un frein à l’embauche », avait soutenu Gilbert Bawara.
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Que dire alors des pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou encore le Bénin où l’assurance maladie est effective également et où le SMIG est fort élevé, presque le double de celui du Togo ? La création d’emploi et l’investissement ont-ils été prohibitifs ? Absolument pas. Les raisons sont ailleurs. En réalité le gouvernement n’a pas de marge de manœuvre. Son incapacité à lutter contre la vie chère, à revaloriser les salaires de base des Togolais – et partant à solutionner la crise de l’éducation – est liée au lourd endettement du pays. Chaque mois, le Togo contracte de gros emprunts, plusieurs dizaines de milliards, sur le marché financier ouest-africain sans que les populations ne sachent ce qu’on fait de ces dettes faramineuses sur leur dos.
Les difficultés ont également trait à la mal gouvernance chronique, à la mauvaise gestion des finances publiques, la corruption, la gabegie, les détournements des deniers publics, etc. dans lesquels le régime est passé maître. Autant de maux qui plombent le développement de notre pays.
Le Togo de Faure Gnassingbé n’est pas moins riche ni ne regorge moins de compétences que le Bénin de Patrice Talon. Le régime togolais pouvait faire mieux que le voisin de l’Est si chaque denier de l’État était utilisé à bon escient pour le développement de la Nation.
L’attelage Faure Gnassingbé et Victoire Tomegah-Dogbé doit comprendre que s’il veut régler efficacement le problème de la vie chère, il doit combattre la corruption, la gabegie, les détournements massifs des deniers publics afin de réaliser des économies à injecter dans le développement social et le mieux-être des populations.
Avec Liberté Togo