Le prix du baril Brent qui avait même connu un épisode de prix négatifs frôle la barre des 70 dollars. Qui l’eut cru il y a encore quelques mois ? Le Togo qui est souvent prompt à faire rejaillir ce prix sur celui de la pompe est apparemment tétanisé.
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La semaine dernière, les consommateurs et autres usagers des produits pétroliers ont pris connaissance du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF). Ils se sont rendus compte que de 2011 à 2020, ce sont des centaines de millards FCFA qui se sont évaporés sans justificatifs.
Chaque année, il est question de subvention des produits pétroliers, de fonds d’entretien insuffisants pour les routes, de mécanismes d’ajustement des prix des produits pétroliers. Que se serait-il passé si le scandale sur la commande du pétrole n’avait pas éclaté ? Les autorités garderaient-elles les prix de juillet 2020 à ce jour ?
Si d’aucun parlent de la crise du coronavirus pour justifier le silence des autorités, d’autres estiment que des actes forts –comme la traduction des indélicats cités dans le rapport devant la justice- doivent provenir des autorités avant qu’elles ne fassent passer une pilule nommée augmentation du prix du carburant.
Parce que si c’était vraiment la crise du covid qui retenait le gouvernement, celui-ci, prompt à se mettre en exerguer, aurait communiqué depuis des lustres sur la question. Voici comment le pétrole a réussi à remonter, selon le journal Le monde.
Les cours du pétrole s’emballent, dans un climat d’incertitudes
Le baril de Brent a retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire liée au Covid-19 grâce à un fort soutien de la part de l’OPEP.
Retour à la case départ ? Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, les cours de l’or noir ont dépassé, lundi 8 mars, la barre symbolique des 70 dollars (environ 59 euros). Depuis, le baril de Brent, qui fait office de référence à l’échelle mondiale, oscille autour de 68-69 dollars. Le pétrole revient donc à des niveaux comparables à ceux de début 2020, quand le Covid-19 n’était qu’une vague grippe cantonnée à la région de Wuhan (est de la Chine). Cette remontée progressive des prix depuis six mois marque-t-elle le retour à la normale pour les traders et les compagnies pétrolières ? Plusieurs signaux incitent à la prudence.
En premier lieu, les cours du baril sont soutenus avec force par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et son allié, la Russie. Lorsque les premières mesures de restriction sanitaire ont été adoptées, en mars 2020, l’Arabie saoudite – qui dirige de fait l’OPEP – avait plaidé en faveur de sérieuses coupes dans la production pour faire face à la baisse fulgurante de la demande. Cependant, Riyad et Moscou n’ont pas trouvé d’accord et se sont lancés rapidement dans une guerre des prix, qui a fait chuter le baril de Brent à 12 dollars. Le pétrole américain a même connu un bref épisode de prix négatifs.
Pour remonter la pente, les Etats pétroliers se sont infligé une sévère cure de réduction de la production, et ont retiré du marché environ 10 millions de barils par jour (sur un total mondial d’environ 100 millions de barils consommés quotidiennement). Cette stratégie a fonctionné, et elle continue d’être suivie avec constance par l’Arabie saoudite. En décembre 2020, le royaume wahhabite s’est même imposé des coupes supplémentaires non prévues par l’accord dans le cadre de l’OPEP et ce, pour permettre aux prix de remonter.
« Je pense que les décisions qui ont été prises récemment dans le cadre de l’OPEP + [l’alliance entre l’OPEP et la Russie] nous donnent encore des raisons de croire que la transition vers une situation normale de l’économie mondiale sera douce, calme et stable », s’est félicité, jeudi 11 mars, le président russe, Vladimir Poutine. Ce rebond profite d’abord aux grands pays producteurs et aux compagnies pétrolières. Il est aussi soutenu par la confiance qui accompagne le déploiement de la vaccination et la reprise de l’économie mondiale…