C’était l’émoi vendredi dernier dans la préfecture de l’Avé, plus précisément à Badja-Agoudja, village situé à environ 42 km au nord de la ville de Lomé. Cri d’alarme, colère, anxiété, bref, les habitants de cette localité avaient le cœur dans la main.
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Au centre de cet intrigue, un homme, passé à la trappe et qui a frôlé de peu la mort. En effet, le nommé Yao Noményo, puisqu’il s’agit de lui, s’était retrouvé nez à nez avec des bourreaux armés de machettes qui, d’après lui, étaient venus pour lui ôter la vie. La victime qui, au passage, est handicapé, lie sa mésaventure à un litige foncier.
« Chaque temps, je reçois des convocations venant de la gendarmerie en raison du fait que je m’oppose au bradage de notre domaine familial. Parce que je représente un obstacle pour ceux qui me persécutent. Récemment, j’ai encore reçu une convocation mettant en avant un terrain sur lequel je cultivais après qu’un présumé acquéreur du nom de Amouzou prétend l’avoir acheté. Peu de temps après, j’ai reçu une deuxième convocation parce que je les aurai menacé de mort, ce que je n’ai jamais fait. J’ai fini par me rendre compte qu’ils veulent que je sois emprisonné pour qu’ils soient libres de faire fleurir leur business. Il y a eu une troisième convocation à laquelle je n’ai pas répondu en raison du fait qu’on ne me laisse jamais m’exprimer à la Gendarmerie. Et je suis donc allé à la justice pour narrer l’affaire. C’est dans cette période que le sieur Amouzou m’a fait parvenir un « sois transmis » parce que je n’ai pas répondu à la dernière convocation », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : «…Aujourd’hui, je suis arrivé dans mon champ lorsque j’ai rencontré quatre personnes qui étaient armées de machettes me demandant pourquoi je suis encore venu dans le champ. Ils m’ont clairement signifié qu’ils ont été envoyés pour en découdre avec moi. En entendant cela, je n’ai pas hésité à détaler. Dieu merci, j’ai réussi à les semer pour aller me réfugier dans la brousse avant d’appeler mes proches ».
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Il faut préciser que quelques années plus tôt, Yao Noményo s’était retrouvé avec un bras amputé dans les mêmes conditions. Ce dernier impute la responsabilité à l’un de ses oncles du nom de Benjamin, au chef canton de l’Avé, et au préfet. Il dit n’avoir pas eu gain de cause après que l’affaire ait été portée auprès de la justice.
« La personne qui m’a coupé le bras a été libérée sous la coupole du juge en charge du dossier qui m’a appelé après avoir reçu 750.000 francs chez le coupable. La juge m’a dit qu’elle allait prendre 250.000 francs et me remettre le reste. Ce que j’ai refusé car les dépenses que j’avais faites après cet incident sont largement au-dessus. Elle m’a même menacé en disant que si jamais je tente quelque chose contre celui qui m’a amputé le bras, elle va m’enfermer », a précisé Yao Noményo qui craint pour sa vie face aux violences dont il est toujours victime.
« J’ai peur pour ma vie parce que je ne suis plus en sécurité dans ce village y compris les membres de ma famille. J’implore donc la diligence des autorités compétentes afin que justice nous soit rendue », a lancé Yao Noményo.
Contacté, le préfet de l’Avé déclare n’avoir pas été informé de l’incident.
Avec Icilome