La pandémie au Coronavirus a tout bouleversé dans le monde. C’est une lapalissade. Pour barrer la voie à ce virus, le gouvernement togolais a pris quelques mesures notamment le couvre-feu instauré de 20 heures à 6 heures.
Dans cette droite ligne, une force spéciale de 5 000 hommes est aussi créée pour veiller au respect des décisions prises dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, tandis qu’un fonds national de solidarité de 400 milliards de francs CFA doit être mis en place pour financer les mesures socio-économiques.
Dans le cadre du couvre-feu, les administrations et les services ont réaménagé les horaires de travail. Ainsi une journée continue est désormais établie de 9 heures à 16 heures. Mais, force est de constater que certaines structures de la place font fi de ces dispositions, exposant ainsi leurs employés à toutes représailles.
C’est le cas de MAJOREL-Togo, « un Centre d´appel, hotline, call center », récemment installé à Lomé. Cette entité se présente comme nouvel acteur mondial né de la concrétisation d’une fusion des activités CRM des deux géants SAHAM et Bertelsmann.
« Nous concevons et mettons en œuvre des expériences client personnalisées pour les plus grandes marques au monde », estiment leurs responsables. Présents dans 28 pays à travers 4 continents regroupés dans 6 régions différentes, MAJOREL compte 48000 collaborateurs maîtrisant 36 langues au service de plus de 500 clients.
Elle réalise un chiffre d’affaire annuel de 1.2 milliard d’euros et bénéficie ainsi d’une position de leader sur les marchés africain, européen et du Moyen-Orient ainsi que d’une forte présence en Asie et en Amérique.
Mais cette embellie contraste malheureusement avec les réalités au niveau de la succursale du Togo. Les employés dénoncent un néo esclavagisme qui ne dit pas son nom.
A Lomé, on dénombre près de 150 employés mais dont les conditions ne sont guère enviables. Selon nos informations, il y a un groupe qui travaille de 6 heures à 15 heures et un autre de 9 heures jusque tard dans la nuit.
Ce qui chagrine davantage les employés togolais, c’est que leur collègues d’autres pays notamment au Maroc sont relativement mieux traités alors qu’ici, ils ont des salaires très dérisoires comme 50.000 F CFA comme salaire de base et avec juste quelques petites avantages.
Les employeurs, en majorité des Marocains, ont poussé trop loin leur cynisme avec cette histoire de couvre-feu en aménageant subrepticement les horaires de travail mais qui n’arrange aucunement les employés. Par exemple, il y a un groupe qui devrait démarrer le boulot à 6heures 30 min alors même que le couvre-feu termine à 6 heures du matin. Or, il y a des agents qui vivent à la périphérie de la ville.
« Certains quittent Avépozo, d’autres de Zanguéra et encore certains encore de très loin. Mais comment est-il possible de quitter ces endroits pour venir au bureau déjà à Tokoin Doumasséssé (Adéwui) déjà à 6h 30 alors même qu’on ne peut pas sortir de chez soi avant 6 heures ? Ce qui nous étonne plus, c’est que nos patrons ne veulent rien comprendre », déplore un employé qui vit cette situation
Il est donc important que les autorités se saisissent de cette situation pour rappeler à l’ordre ces employeurs indélicats qui exposent gratuitement leurs employés dans cette période sensible.
Kpatimanews