Prétrolegate : voici comment le rapport blanchit les ministres du Commerce

Devrions-nous dire que le rapport d’audit consécutif au scandale de la commande du pétrole a accouché d’une souris par sa partialité et son opacité? Apparemment oui.

On l’avait attendu, parce que seul à même de mettre au grand jour les magouilles et concussions qui se sont trop longtemps déroulées dans le sous-sol du ministère du Commerce. Mais non seulement le contribuable togolais n’a toujours pas accès audit rapport qui est censé être public, mais en plus, une omerta est faite sur toutes les responsabilités.

 

 

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Que l’ancien et le nouveau président du Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP) soient recommandés pour être mis à la disposition de la justice togolaise est une chose, mais quid des ministres successifs qui se sont relayés à la tête dudit ministère ?

 

 

 

En considérant que c’est depuis 2002, année du décret pris par feu Eyadema-certainement sur les mauvais conseils de son entourage au rang duquel Barry Moussa Barqué -, que les prélèvements des frais devant alimenter les comptes du mécanisme d’ajustement des prix des produits pétroliers ont commencé à être opérés, ce sont quand même des ministres qui ont autorisé, souvent au mépris de la morale, des décaissements comme celui opéré par Arthème Ahoomey-Zunu, alors ministre du Commerce justement et qui a permis que des frais de dossiers d’appels d’offres soient distribués entre « copains de la commission technique » en son temps.

 

 

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Non seulement le nom de ce ministre devenu entretemps Premier ministre n’apparaît pas dans les recommandations faites par les auditeurs, mais aucun des différents ministres qui se sont succédé au ministère du Commerce, depuis Dama Dramani jusqu’à Bernadette Legzim-Balouki, actuellement député ne vient démontrer que ces auditeurs se sont aussi attardés sur leur gestion. Si ce n’est pas une politique de deux poids deux mesures, ça y ressemble beaucoup. Si des frais de dossiers d’appels d’offres ont été partagés par un ministre alors que le Togo a eu à passer une quatre-vingtaine de commandes entre 2002 et 2020, il n’y a pas de raison qu’on ne fouille pas dans leur gestion passée.

 

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Transparence dans la gestion des finances publiques, c’est le nouveau leitmotiv du nouveau gouvernement. L’actuel Premier ministre Victoire Tomégah-Dogbé a récemment demandé à tous les citoyens de se tourner vers le développement du Togo. Soit ! Mais alors, pourquoi ne donne-t-elle pas le ton en faisant en sorte que l’audit consécutif au scandale sur la commande du pétrole soit rendu public ? On veut bien croire au vœu du Premier ministre, mais pour cela, les citoyens attendent des gestes forts. Autrement, l’opacité et l’omerta qui ont toujours plané sur les rapports au Togo -si ceux-ci ne sont pas tripatouillés- ne sont pas prêts de disparaître sous la nouvelle locatrice de la Primature. Un rapport qui absout des ministres et qui n’est pas publié n’est plus un rapport crédible.

 

 

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Godson K.

 

Source : Liberté